Mensonges et verites
Michel wieviorka
Mensonges et vérités Sous la direction de Michel Wieviorka Aujourd'hui comme hier, dans la vie publique comme dans la vie privée, le mensonge et son contraire, la vérité, mais aussi le secret occupent une place ambivalente. En politique, le rêve d'une société transparente à elle-même a abouti au cauchemar totalitaire. Qui peut accepter l'idée d'un contrôle s'exerçant jusque sur les consciences individuelles, ou le projet de substituer le mythe à la vérité, l'idéologie et le mensonge permanent à la science ? Le mensonge est à première vue incompatible avec l'idéal démocratique, qu'il pervertit. Pourtant, le mensonge semble devenu inhérent à l'activité politique, en même temps qu'il est aussi rendu plus difficile qu'avant avec les technologies nouvelles de communication. Mais les succès des théories du complot, qui décrivent des univers dominés par le mensonge, le secret ou la manipulation doivent également beaucoup aux nouvelles technologies de la communication. N'y a-t-il pas ici une expression de la crise politique contemporaine, voire une faille de la démocratie ?Aujourd'hui comme hier, dans la vie publique comme dans la vie privée, le mensonge et son contraire, la vérité, mais aussi le secret occupent une place ambivalente.Le mensonge, et en tout cas le secret, ne sont-ils pas aussi, dans certaines circonstances, associés à des valeurs supérieures, ne faut-il pas mentir pour assurer la paix sociale - ou celle du ménage ? Ne faut-il pas accepter l'existence de secrets d'État, ou de secrets de familles, pour rendre possible le vivre ensemble ? Le secret est aussi ce qui permet de résister à un pouvoir, une domination, une oppression