Corollaires d-un voeu
Hélène cixous
Venant à la suite de Chapitre Los (2013), ce livre est un autre des chapitres du Livre-Que- Je-N'écris-Pas. Un pétale détaché de la Fleur.Depuis les commencements Le Livre-Que-Je-N'écris-Pas contient mes vies et leurs morts, les cultive et les garde. Il est avec moi, devant moi, au-delà de moi. De mes moi-s il sait ce que je ne sais pas. Je le suis. Je le lis et le copie, tel qu'il se donne par chance à déchiffrer, par moments d'illumination, par Abstracts et Brèves chroniques du temps. Il est structuré comme une fleurVies superposées, éloignées, simultanées, certaines mortes certaines immortellesLe Temps me presse, moi. Quand je me tairai, dans cinq ans, huit ans peut-être, le livreque- je-n'écris-pas sera fini sur cette terre, je ne serai plus là pour prélever ses pétales vivants dans mes cahiers. Resteront les cahiersRelisant en 2015 les cahiers sans âge mais non sans date (des ans 60, 70, 80.) je ne peux plus m'arrêter. Je revis tout, que dis-je, j'apprends mes secrets pour la première fois, je découvre « la vérité », perdue - « gardée-perdue », mondes terreurs et beautés. Je m'étonne, de mes personnagesUn vertige me prend : tout, plus grand, plus haut d'âme que moi, petit moi, toi, nousEssors et chutes. Moi qui lis en ces années descendantes j'ai curiosité, compassion, admiration, pour eux, Isaac et H, les êtres que nous avons été, ces fous de passion bandeaux sur les yeux, et donc aussi par conséquence pour J et A et C, ces corollaires d'un VoeuLes COROLLAIRES sont les petits résultats qui s'étalent en couronne autour d'un gros théorème central, les pétales autour du coeur de la fleur. Les grands coeurs théorèmes sont souvent très techniques. Les petits corollaires sont visibles et gorgés de sens, petits pétales puissants.