Jean-Pierre Milovanoff La Mélancolie des innocents « Je crois quoeil y a dans toute histoire vraie ? ou sim- plement vécue ? une part doeombre qui ne peut être racontée, à peine soeil est loisible de la désigner de loin, en passant, comme une palpitation noire au bout doeun couloir où le pinceau de notre torche ne parvient pas. Cette part est faite de tout ce que le temps dans sa cruauté noea pas retenu, ce que les archives ne classeront pas, ce que les témoins noeont pas vu, noeont pas dit, noeont pas compris, ce que les acteurs ont gardé au fond de leur gorge. » Ainsi parle Victorin, le chasseur doeombres, « loeartiste du souvenir », dans cette chronique familiale qui déploie sur plus doeun siècle un peuple doeenchanteurs, doeamoureuses et doeinnocents à la poursuite doeun bonheur que le temps mettra à mal. Difficile doeoublier les fiançailles de loeancien voleur de chevaux, la douceur de Baptistine « la belle Ottomane », Victor que la guerre rendra fou, Paulin le photographe amoureux, le jeune Léonce qui poursuit les abeilles dans la lumière des heures chaudesoe Jean-Pierre Milovanoff ressuscite avec humour et mélancolie ces vies fragiles, comme une dernière photographie avant loeoubli.