Ce livre montre comment l'Europe des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles inventa le «je-ne-sais-quoi » en tentant de mettre en mots tout ce que la relation humaina de proprement énigmatique. Il tente de retrouver la dynamique de cette énigmen traçant l'histoire du je-ne-sais-quoi et de son lacis de significationstravers différents contextes, linguistiques, littéraires et philosophiquesdans la période de son apogée. Contrairement à ce que l'on pense d'ordinairele champ d'application du je-ne-sais-quoi ne se limite pas au discourlittéraire ou esthétique, mais il couvre également les domaines discursifs depassions humaines, de la nature, de la culture et de la théologie. C'est ce qumontre l'analyse détaillée de textes littéraires et philosophiques très diversdont certains (Corneille, Descartes, Pascal et Leibniz) sont bien connus delecteurs d'aujourd'hui, tandis que d'autres restent à redécouvrir. Enfin, pouesquisser une manière de sauver le je-ne-sais-quoi du déclin auquel le voue spropre histoire, ce livre se tourne vers l'amont pour s'intéresser à lapréhistoire » du je-ne-sais-quoi qui se donne à lire chez Montaigne eShakespeare. C'est là une manière de détacher le « je-ne-sais-quoi » de sohistoire dans l'espoir de rester fidèle à l'énigme humaine qu'il est censdésigner. Richard Scholar est maître de conférences en études françaisesl'Université d'Oxford